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Huiles essentielles & Environnement
Un bilan mitigé

Le marché des huiles essentielles représente en 2019 entre 6 et 7 Md€.
Sur près de 117 000 tonnes d'huiles essentielles produites et recensées dans le monde en 2019*, près de 60% sont obtenues par la distillation, grosse consommatrice d'énergie fossile et d'eau !

Chers Visiteurs, bienvenue !
Je m'appelle Kassim FIDALY. Ces quelques pages vous en diront plus sur moi, mon parcours et notre projet neosent qui répond au besoin urgent d'innover pour la production durable d'huiles essentielles d'ylang-ylang.

* Source : Etude Franceagrimer — 10/12/2020

La Curiosité d'un enfant

Mais que fait-on aux fleurs pour qu’elles nous donnent ce liquide jaunâtre au parfum prononcé ?

— LA DISTILLATION —

Mené par la Passion

Un attrait pour les Sciences et une formation doctorale en chimie de synthèse et photochimie  !

— LA CHIMIE —

Résoudre des Problématiques

La thèse c’est passionnant mais résoudre des problématiques Clients, c’est encore plus concret !

— L’ AUTOMATISATION —

L'envie d'entreprendre

Le changement est une opportunité d’améliorer un savoir-faire familial de deux générations.

— PREMIER PAS —

Madagascar, retour aux sources

3 t/an d’huiles essentielles,
La période covid-19 pousse à innover les alambics traditionnels 

— YLANG-YLANG NOSY-BE —

Mayotte, le graal de l'Ylang

Une qualité exceptionnelle,
répondre aux besoins économique, environnemental et social !

— NEOSENT —

La curiosite d'un enfant,
une distillatioN artisanale

Madagascar, mon pays natal, est également le lieu de toute mon enfance, qui a été marquée par des souvenirs intenses. À l’époque, il était difficile de se procurer des médicaments, les Malgaches se tournant plutôt vers les remèdes de grand-mères à base de plantes. Je me souviens d’un quotidien plutôt routinier, où quand j’étais malade du paludisme, ma mère préparait un bain de vapeur avec de la traditionnelle “ravin’ni kinkina” (écorce de quinine en malgache) ou des plantes similaires. Madagascar regorge de plantes médicinales. Notre père achetait toute une collection de livres sur les plantes médicinales, et j’aimais partager cette lecture avec lui.

Nous cultivons et distillons de l’ylang-ylang, “la fleur des fleurs”, depuis deux générations. Les fleurs sont récoltées avec le soin des petites mains des cueilleuses pour produire l’huile essentielle d’ylang-ylang. À cette époque, le bois et l’eau n’étaient pas des soucis : l’abondance des ressources était synonyme d’insouciance et la production traditionnelle d’huile essentielle était loin d’être durable. Aujourd’hui, l’entreprise familiale “Ylang-Ylang Nosy-Be” située sur l’île de Nosy-Be, est dirigée par mon frère Younous Fidaly, et elle s’est considérablement développée. La société compte près de 22 000 pieds d’ylang-ylang et produit environ 3 tonnes d’huiles essentielles d’ylang-ylang chaque année. C’est pourquoi l’environnement est devenu la principale préoccupation de l’entreprise. L’huile essentielle d’ylang-ylang est très prisée pour son parfum unique et fortement épicé. Elle est utilisée dans la composition de grands parfums tels que Chanel N°5, J’adore de Dior, Mahora de Guerlain et bien d’autres. Son effet calmant et décontractant la préconise pour une diffusion intérieure ou des massages de bien-être.

“L’entreprise familiale… Ylang-Ylang Nosy-Be compte aujourd’hui près de 22000 pieds d’Ylang et un production annuelle de 3 tonnes d’huile essentielle d’ylang-ylang.”

Le développement durable et la conservation de l’environnement sont également des préoccupations importantes pour les producteurs. L‘utilisation de l’alambic traditionnel, très rudimentaire, se traduit par une perte importante pour les producteurs.

La chimie joue un rôle clé dans le développement de procédés de production plus efficaces et durables. En explorant la chimie, pourrions-nous peut-être trouver des moyens d’améliorer la production et la durabilité de l’industrie de l’ylang-ylang et d’autres plantes médicinales à Madagascar et dans d’autres régions ?

Il est donc intéressant de comprendre comment le procédé affecte la composition de l’huile essentielle, la densité, l’analyse chromatographique ou d’autres du produit.

Cette période de ma vie explique dès lors mon intérêt grandissant pour la chimie.

“…l’alambic traditionnelle, très rudimentaire, se traduit par une perte importante pour les producteurs.”

Mené par la passion,
la chimie de synthèse

Distiller des fleurs ne suffisait pas à ma soif de comprendre et d’améliorer les procédés de production. Mon père m’a alors encouragé à quitter mon beau pays pour poursuivre mes études. Le baccalauréat a été la clé qui m’a permis d’en apprendre davantage en France, à l’université.

C’est ainsi que la chimie est devenue ma passion naturelle. Mes études et mes stages m’ont offert l’opportunité d’approfondir mes connaissances en chimie moléculaire et dans le développement de méthodologies en chimie de synthèse.

Fasciné par les procédés en chimie, j’ai choisi de préparer ma thèse sur le développement de méthodologies en catalyse chimique au Laboratoire de Transformation Chimique et Pharmaceutique, dirigé par les Professeurs Alain Guy et Clotilde Ferroud, au Cnam à Paris. J’ai travaillé sur un projet de thèse ambitieux qui combinait deux domaines de recherche, la photocatalyse (utilisant la lumière comme source d’énergie) et l’organocatalyse (utilisant de petites molécules organiques facilement accessibles). Mon projet visait à mimer la photosynthèse et s’inscrivait pleinement dans le cadre d’une chimie durable. La méthode que nous avons développée évite de démultiplier les étapes de synthèse en mélangeant tous les composés dans le même milieu en présence de catalyseurs. De plus, nous avons axé nos efforts sur l’économie d’énergie et la production durable en utilisant des LED pour produire de la lumière visible.

“… j’ai choisi de préparer ma thèse sur le développement de méthodologies en catalyse chimique au Laboratoire de Transformation Chimique et Pharmaceutique, dirigé par les Professeurs Alain Guy et Clotilde Ferroud.”

Résoudre les problématiques,
la chimie automatisée

“C’est à la paillasse en Recherche que j’ai réellement pris conscience de l’importance d’automatiser les procédés et d’analyser la chimie en temps réel. METTLER TOLEDO AutoChem était alors la prochaine étape !”

Mettler Toledo Service aide ses clients à automatiser leurs procédés chimiques et à réaliser l’analyse thermique de leurs matériaux, en mettant l’accent sur la productivité. Fort de 6 années d’expérience dans ce domaine, j’ai acquis une vue d’ensemble des besoins des industries et laboratoires cherchant à améliorer leur qualité et leur efficacité grâce à l’automatisation de leurs procédés chimiques. Le support technique et applicatif est essentiel pour nos clients, qui proviennent de secteurs variés tels que la santé (SANOFI, PFIZER), l’énergie (ARIANE, AIRBUS, CEA), la chimie fine (ARKEMA, ZAC SYSTEME), la construction (SAINT-GOBAIN, CHRYSO) et les pneumatiques (MICHELIN), pour n’en citer que quelques-uns.

Au cours de ces 6 années, j’ai travaillé au sein d’une équipe soudée de 8 personnes, avec des clients de différentes origines et industries, ce qui a été une expérience très enrichissante et belle. Je tiens à les remercier, car ce qui va suivre est une aventure passionnante remplie de défis.

“Le support technique comme applicatif sont essentiels pour nos clients… qui recherchent Qualité et Efficacité dans l’automatisation de leurs procédés.”

Je suis convaincu que l’automatisation des processus chimiques et l’enregistrement des données permettent de maximiser la répétabilité des essais et d’optimiser l’analyse des résultats, ce qui est essentiel pour une production durable de données d’expériences en R&D. En tant que chimiste de laboratoire, je sais que nous perdons en moyenne 80% des données de nos tests si nous nous focalisons uniquement sur notre expérience ou notre sujet d’étude. En revanche, l’automatisation permet de revenir sur l’analyse des essais et d’étudier d’autres aspects de l’expérience sans avoir besoin de relancer les essais. Je me souviens avoir souvent pensé que l’outil automatisé tel qu’un EasyMax ou un Optimax m’aurait permis de doubler l’avancement de mon projet de thèse et de gagner en efficacité. C’est donc un véritable moyen pour une production durable de données d’expériences en R&D.

L'envie d'entreprendre,
premier pas

Mon parcours professionnel peut être résumé en quelques lignes : j’ai étudié la chimie à l’université où j’ai poursuivi un projet de doctorat. J’ai acquis une expérience clé en calorimétrie et en analyse thermique, ainsi qu’un vif intérêt pour les énergies renouvelables et le développement durable.

Bien que j’aie appris beaucoup de choses pendant cette période, j’ai toujours voulu retourner dans mon pays natal où nous distillons l’ylang en famille. Madagascar est l’un des pays les plus riches en termes de biodiversité, mais il ne dispose que de 15% de couverture électrique, ce qui reflète son développement limité. Toutefois, je suis convaincu que les entrepreneurs malgaches peuvent faire la différence.

Après avoir travaillé chez Mettler Toledo, j’ai décidé de concrétiser mon projet d’entreprendre. J’avais toujours eu l’idée d’améliorer le processus de distillation familial que j’appréciais depuis mon enfance. C’est pourquoi j’ai décidé de participer au Start-Up Week-End Paris-Madagascar en 2017 #SWPM organisé par ‘Juniors Pour Madagascar’. La diaspora Malgache à Paris est très active en matière de développement de projets. Cette expérience m’a donné l’élan dont j’avais besoin pour avancer.

“… j’ai décidé de participer au Start-Up Week-End Paris-Madagascar en 2017 Start-Up Week-End Paris-Madagascar en 2017 #SWPM. Cette expérience m’a donné l’élan dont j’avais besoin pour avancer.”

En 2019, j’ai décidé de passer à l’action, et pour cela, il était essentiel de m’entourer de personnes compétentes.

Mettler Toledo avait comme client l’INSA de Rouen pour la calorimétrie. Cette relation de confiance a été très utile lorsque j’ai saisi l’opportunité de participer à un “Projet INSA Certifié” (PIC) au sein du département de la Maîtrise des Risques Industriels et Environnementaux (MRIE) de l’INSA. Malgré les obstacles causés par la Covid-19 en 2019 et 2020, nous avons pu mener l’étude à son terme. Nous avons réussi à concevoir un concept d’extraction optimisé en énergie pour une production durable d’huiles essentielles.

Le projet “neosent” décrit une nouvelle manière plus durable de distiller les huiles essentielles. Pendant que l’étude était menée à l’INSA de Rouen, j’ai choisi de m’installer entre deux îles, Nosy-Be et Mayotte, toutes deux connues pour leur production d’ylang-ylang, cette fleur de 6 pétales au coeur rouge prisée pour parfum intense.

“Nosy-Be et Mayotte, toutes deux connues pour leur production d’ylang-ylang, cette fleur de 6 pétales au coeur rouge prisée pour parfum intense.”

Madagascar retour aux sources,
YLANG-YLANG NOSY-BE

À Madagascar, la pandémie de COVID-19 a commencé à se faire sentir en mars 2019, entraînant un blocage des exportations et des réglementations plus strictes en matière de déforestation et de sécheresse des nappes phréatiques. Malgré ces défis, une opportunité s’est présentée pour améliorer la technique de distillation et maintenir une production d’huiles essentielles de qualité tout en respectant la durabilité environnementale et économique.

C’est ainsi que l’entreprise familiale Ylang-Ylang Nosy-Be (YYNB) a entrepris un projet ambitieux pour centraliser son installation de distillation. Forte de plusieurs alambics à feu nu à travers l’île de Nosy-Be, où l’on produit la célèbre “fleur des fleurs” sur 5 champs de production et 53 ha au total d’ylangueraie certifiés BIO Europe et Etats-Unis, avec près de 22 000 pieds d’Ylang.

La nouvelle installation a trois objectifs clés, afin de produire durablement des huiles essentielles :

  • Maîtriser la consommation de bois de chauffage, qui était auparavant importante avec la distillation à feu nu, en réduisant de 70% la quantité de bois utilisée grâce à une chaudière à vapeur.
  • Produire du bois de chauffage intelligemment en dédiant une surface de 23 ha près du nouveau site de la distillerie, réduisant ainsi de 90% les coûts de transport du bois et maîtrisant le stock.
  • Maîtriser les carences en eau grâce au recyclage des eaux de refroidissement, réduisant de 80% la quantité d’eau de source utilisée pour la distillation.

La nouvelle distillerie est opérationnelle depuis avril 2021, offrant ainsi une production d’huiles essentielles durable et respectueuse de l’environnement. Pour plus d’informations, nous vous invitons à visiter notre site web ylang-ylang-nosybe.com.

“La nouvelle distillerie est opérationnelle depuis avril 2021, offrant ainsi une production d’huiles essentielles durable et respectueuse de l’environnement.”

Mayotte le graal de l'Ylang,
NEOSENT

Le projet de distillation centralisée d’Ylang-Ylang Nosy-Be représente une avancée importante dans la réduction de l’impact environnemental de la production d’huile essentielle d’ylang-ylang. En effet, l’activité nécessite une grande quantité d’énergie et d’eau, avec un ratio de 500 kg à 1 t de bois et 40 m3 d’eau pour produire seulement 2,5 kg d’huile essentielle d’ylang-ylang, un défi important en termes de durabilité.

Bien que les huiles essentielles soient un marché en croissance, leur production peut avoir des conséquences environnementales néfastes, comme cela a été observé aux Comores. L’archipel a perdu 25% de ses forêts en 20 ans et 10% de la déforestation est liée à l’activité de distillation. Des projets d’alambics à foyer économe en énergie ont ainsi été développés aux Comores, visant à réduire la consommation de bois de 50%.

Nous pouvons dès lors continuer à utiliser le bois ou plutôt innover à juste titre pour s’en affranchir tout en diminuant les coûts variables du procédé pour une production durable des huiles essentielles. Ce travail a commencé en partenariat avec l’INSA de Rouen en septembre 2019 et le projet suit son cours avec Neosent encadrée par la CCI Mayotte et aujourd’hui au sein du cluster cosmétique de Mayotte “N’Gaya Maoré”.

“… 500 kg à 1 t de bois et 40 m3 d’eau pour produire seulement 2,5 kg d’huile essentielle d’ylang-ylang,… un défi important en termes de durabilité.”

À Mayotte, la production d’huile essentielle d’ylang-ylang est confrontée à des problèmes économiques majeurs, notamment liés au coût élevé de la main-d’œuvre et au coût de la matière première. Mayotte est toutefois considérée comme LE TERROIR D’EXCEPTION pour la production en particulier des fractions les plus raffinées de l’ylang, ce qui justifie les efforts visant à relancer la filière. Des initiatives d’agritourisme, telles que celles proposées par les partenaires de Neosent (AroMaoré d’Hassani Soulaimana et Le Jardin d’Imany d’Anwar), peuvent aider à maintenir la production tout en favorisant le développement économique local.

“Mayotte… est confrontée à des problèmes économiques… est toutefois considérée comme LE TERROIR D’EXCEPTION… de l’ylang.”

Neosent a pour objectif de produire des huiles essentielles de manière durable et équitable afin de relancer de manière saine une filière en pleine mutation. En 2023, ce projet sera un maillon essentiel d’un schéma de relance dans lequel chaque activité de la chaîne de valeur sera valorisée à sa juste valeur, depuis la production de la fleur jusqu’à sa transformation en huile essentielle, puis en produit cosmétique réglementé à plus haute valeur ajoutée.

Le modèle économique de Neosent repose sur une collaboration fructueuse avec les agriculteurs producteurs de fleurs de qualité tracée. La récolte est organisée autour d’une distillation solaire optimisée, plus économe en énergie, pour une production durable d’huile essentielle de qualité supérieure.

“En 2023, [Neosent] sera un maillon essentiel d’un schéma de relance dans lequel chaque activité de la chaîne de valeur sera valorisée à sa juste valeur, depuis la production de la fleur jusqu’à sa transformation en huile essentielle.”

Depuis 2021, le projet a été lauréat de différents programmes d’innovation tels que Mouv’Outremer Océan Indien en juin 2021 ou le Village Numérique Ultramarin organisé par la FEDOM et Outremers360 lors du BigTour BPI France en novembre 2022. Suite au concours Innov’actions 2022, le projet sera accompagné par le cluster numérique “Mayotte In Tech” jusqu’à sa phase de maturation et il fait partie intégrante des objectifs de développement du cluster cosmétique “N’Gaya Maoré”.

Cette ferveur autour du projet n’a pas été sans difficulté. Nous attendons prochainement d’obtenir une maîtrise foncière pour pouvoir démarrer la phase de construction et d’optimisation des premières unités de distillation, avec le soutien de l’ADEME en particulier et d’autres partenaires financiers publics ou privés. N’hésitez pas à prendre contact.

Nous vous en dirons plus prochainement. A suivre…

“le projet a été lauréat de différents programmes d’innovation… Mouv’Outremer Océan Indien en 2021… Village Numérique Ultramarin organisé par la FEDOM et Outremers360 lors du BigTour BPI France en 2022”

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perte des forets primaires tropicales malgaches en 2017*

Nous n'héritons pas la Terre de nos Ancêtres, nous l'empruntons à nos Enfants **

* Source : Rapport de Global Forest — 2019

** Antoine de Saint-Exupéry

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Nous sommes aussi bien présents sur Mayotte avec “Neosent” que sur Nosy-Be avec “Ylang-Ylang Nosy-Be”.

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